- varangue
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• varengue 1382; mot germ.; cf. néerl. vrang♦ Mar. Pièce courbe ou fourchue servant de raidisseur pour la quille d'un navire, placée perpendiculairement à l'axe du bâtiment et prolongée par des allonges. varangue 2. varangue [ varɑ̃g ] n. f.• 1752; du port. barandra;→ véranda♦ Sorte de véranda, en usage dans les pays de l'océan Indien.varanguen. f.d1./d MAR Dans la construction en bois, pièce courbe fixée perpendiculairement à la quille du navire et jointe au couple qui lui correspond.|| Dans la construction en acier, membrure transversale des fonds du navire.d2./d (oc. Indien) Véranda (sens 1).I.⇒VARANGUE1, subst. fém.MAR. ,,Pièce qui unit par le bas deux couples ou membres qui se font face et les assemble à la contre-quille sur laquelle elle est à cheval`` (Industries 1986). Dès le lendemain, il creusa la fosse qui devoit lui servir de moule [pour construire un canot]; il alla au bois chercher de l'écorce de bouleau noir pour le doublage, du cèdre blanc pour les bords, du frêne aquatique pour les varangues, des liannes pour les coutures, et de la gomme pour les couvrir (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 116).Prononc. et Orth.:[
]. Homon. varangue2. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1379 warengue (doc. ap. A. CHAZELAS, Doc. relatifs au clos des galées de Rouen, t. 1, p. 258, n° 1078); 1573 varangue (DUPUIS). Empr. à l'a. nord. [ v]
« pièce de bois courbe servant à renforcer la coque d'un bateau », dont la voy. était anciennement -a-, ou dont le -
- a été perçu comme un -a- lors de l'empr. Voir FEW t. 17, p. 437b. Bbg. VIDOS (B. E.). Profilo storico-linguistico... Archivum Romanicum. 1932, t. 16, p. 260.
II.⇒VARANGUE2, subst. fém.[Dans les anc. colonies fr.] Synon. de véranda. Et la brise embaumée autour des sucreries, Et le fourmillement des Hindous au travail; Le café rouge, par monceaux, sur l'aire sèche (...); Les grands-parents assis sous la varangue fraîche Et les rires d'enfants à l'ombre des bambous (LECONTE DE LISLE, Poèmes trag., 1886, p. 37).Prononc.:[]. Homon. varangue1. Étymol. et Hist. 1736 warangue (doc. ds J. VINSON, Les Français dans l'Inde. Dupleix et La Bourdonnais. Extraits du Journal d'Anandarangapoullé, p. 19 d'apr. R. CHANDENSON, Le Lex. du parler créole de La Réunion, t. 1, p. 579); 1752 varangue (doc. 5 déc. ds Arch. réun., C 2 298, ibid., p. 578). Mot créole issu du croisement de l'anglo-indien veranda(h) (véranda) avec varangue1; v. R. CHANDENSON, loc. cit. Bbg. QUEM. DDL t. 12, 20.
1. varangue [vaʀɑ̃g] n. f.ÉTYM. 1573; varengue, 1382; mot germanique selon le F. E. W., cf. néerl. Vrang, anc. angl. wrang(a), etc.; mais l'esp., le portugais postulent pour un dérivé du lat. vara « perche » avec un suff. -inicus (Guiraud).❖♦ Mar. Pièce courbe ou fourchue placée sur la quille, fixée par son milieu perpendiculairement à l'axe du bâtiment et qui est prolongée par les allonges (⇒ aussi Genou). || Courbure des varangues. ⇒ Acculement.0 Nous passons ensuite à l'assemblage des varangues sur les membrures et, deux semaines après le coup de sifflet, la quille prend place à l'intérieur de deux grandes roues disposées verticalement sur un même plan. Puis les couples sont alignés.Bernard Moitessier, Cap Horn à la voile, 1971, p. 43.❖HOM. 2. Varangue.————————2. varangue [vaʀɑ̃g] n. f.ÉTYM. 1752; warangue, 1736, in Chaudenson, Lexique du parler créole de la Réunion; du port. barandra. → Véranda.❖♦ Anciennt. Véranda (en usage notamment dans les anciens Établissements français de l'Inde, etc.).1 Elle était flanquée, sur les deux façades, de galeries ouvertes, assez insolites si loin des Indes, où on les nomme : varangues.P.-J. Toulet, la Jeune Fille verte, I.2 Dans la brousse, aussitôt qu'on s'éloigne des maisons des fonctionnaires, où les photophores grésillent sous les varangues, la chaleur est plus dense, et la nuit est lourde de paroles et de murmures.B. Cendrars, Rhum, p. 155.❖HOM. 1. Varangue.
Encyclopédie Universelle. 2012.